Le terme « rectopexie » désigne une procédure au cours de laquelle le rectum est repositionné dans sa position anatomique normale
L'une des raisons les plus fréquentes de cette intervention est le prolapsus rectal externe (protrusion de l'intestin par l'anus). Une indication chirurgicale plus récente est le prolapsus interne, ou invagination, où le rectum s'enfonce sans sortir par l'anus (comme un bas enroulé). Cela peut entraîner un syndrome de défécation obstructive (SDO). Ces patients ressentent souvent une sensation de blocage intestinal, des difficultés à aller à la selle, des selles prolongées et souvent infructueuses (fragmentation), et doivent souvent exercer une contre-pression avec un doigt ou une main au niveau du périnée (soutien par digue) ou dans le vagin, ou parfois utiliser un doigt pour évacuer les selles par l'anus (digestion). Le prolapsus rectal interne peut également provoquer une incontinence fécale, et la rectopexie ventrale laparoscopique peut souvent apporter une solution chez ces patients.
Une consultation initiale et un examen clinique sont, bien sûr, essentiels pour identifier les symptômes et les plaintes.
Une colpocystodéfécographie (RX), une visualisation de la vessie, du vagin et du rectum, est essentielle au diagnostic. Cet examen permet d'évaluer le déroulement de la défécation et le soutien des organes pelviens pendant le transit. Une coloscopie est généralement également indiquée.
Une échographie complémentaire du rectum et du canal anal, ainsi qu'une manométrie (examen de la paroi et de la force musculaire), peuvent parfois être indiquées.
Une RX de transit peut être nécessaire pour évaluer la vitesse de progression des selles dans le côlon.
En cas de plaintes urinaires associées, un examen urologique, avec ou sans urodynamique, peut également être indiqué.
Un examen gynécologique préopératoire récent par un gynécologue confrère est également souvent indiqué.
L'intervention est réalisée sous anesthésie générale. Une technique laparoscopique (chirurgie laparoscopique) est utilisée et dure environ une heure et demie. Cette intervention est de plus en plus souvent réalisée avec l'aide d'un robot. La chirurgie laparoscopique implique plusieurs petites incisions dans la paroi abdominale, ce qui permet une récupération plus rapide.
L'un des principaux avantages de cette technique est qu'elle est pratiquée à l'avant du rectum et n'a donc aucun impact sur l'innervation de l'intestin et des organes génitaux situés derrière le rectum. Au cours de l'intervention, l'avant du rectum est détaché du vagin (chez la femme) ou de la vessie et de la prostate (chez l'homme). Un espace est également créé pour fixer la prothèse à l'avant du rectum. Une extrémité est fixée profondément dans le rectum, tandis que l'autre est fixée au sacrum ou au bas du dos.
Chez la femme, le dôme vaginal est suturé à la prothèse pour traiter ou prévenir un prolapsus vaginal existant. Cette intervention permet de retirer l'intestin du bassin, de restaurer son anatomie normale et de prévenir les récidives.
Parfois, une deuxième prothèse peut être placée entre le vagin et la vessie en cas de prolapsus vésical important (cystocèle). Dans ce cas, l'intervention est réalisée en collaboration avec un urologue, dans le cadre de notre approche thérapeutique multidisciplinaire. Une bandelette médio-urétrale peut également être envisagée.
La pose de la prothèse en profondeur entre le rectum et le vagin renforce la cloison recto-vaginale (le tissu entre le rectum et le vagin) et corrige ainsi une rectocèle (protrusion du rectum dans le vagin, sensation de « gonflement ») et une éventuelle entérocèle (protrusion de l'intestin grêle entre le vagin et le rectum).
En général, le patient se réveille avec une sonde urinaire et une perfusion intraveineuse. La sonde nasogastrique a déjà été retirée. Le traitement antidouleur est optimisé. La sonde urinaire est retirée dès que possible, généralement à la fin de l'intervention ou le premier jour suivant l'intervention. La perfusion est rapidement réduite dès que le transit intestinal reprend et que le patient peut boire et manger. Une sortie rapide est prévue.
À la sortie, un laxatif sera proposé jusqu'au rendez-vous de suivi (4 à 6 semaines après l'intervention). Il est très important de ne pas être constipé pendant les premières semaines suivant l'intervention et de ne pas forcer pendant la défécation.
Une alimentation riche en résidus est également recommandée. Un complément de fibres (par exemple, Fibion®) peut être pris si nécessaire.
La plupart des patients sont en forme après une semaine et peuvent reprendre le travail après 2 à 4 semaines, mais doivent observer une interdiction de soulever des charges pendant 4 à 6 semaines.
Chez les patients présentant un prolapsus rectal externe, le risque de récidive est très faible. Selon les données de la littérature, ce risque est inférieur à 2 %.
Si un prolapsus rectal interne est à l'origine des symptômes et qu'un traitement est mis en place, de bons résultats sont également attendus. Quatre patients sur cinq atteints de SDO constateront une amélioration significative de leurs symptômes. Une amélioration significative de la continence est attendue chez quatre patients sur cinq souffrant d'incontinence due à un prolapsus interne.
Malheureusement, il est impossible de prédire quels patients ne bénéficieront pas de l'intervention.
Il s'agit d'une intervention à faible risque, car aucun segment intestinal n'est réséqué.
Les techniques précédentes nécessitaient la résécation d'un segment du côlon, ce qui comportait un risque de fuite et de péritonite. Ce segment intestinal a été retiré afin de prévenir l'aggravation de la constipation causée par les lésions nerveuses lors de la rectopexie.
Lors d'une rectopexie ventrale, l'innervation est évitée. Chez la plupart des patients présentant une constipation préopératoire, le transit intestinal s'améliore significativement après l'intervention. Chez certains patients, l'état ne s'améliore pas après l'intervention, mais il est extrêmement rare que leur état s'aggrave.
Il existe un très faible risque d'érosion de la prothèse vers le vagin au fil du temps. Ce problème peut toujours être traité par un retrait local de la prothèse et une antibiothérapie.
D'autres risques mineurs incluent des saignements ou des infections. Il existe également un faible risque de conversion en chirurgie ouverte.
Des patients âgés de plus de 85 ans ont également été traités avec succès pour un prolapsus rectal total. Le risque de complications post-opératoires (morbidité) est d'environ 10 % chez ces patients.
Chez les patients ayant déjà subi plusieurs interventions chirurgicales abdominales ou pelviennes, il est parfois impossible de réaliser cette intervention par laparoscopie en raison d'adhérences trop nombreuses. Dans ce cas, la même intervention peut être réalisée par une incision abdominale traditionnelle. L'appendicectomie et l'hystérectomie ne sont pas contre-indiquées.
Le principal avantage de cette technique est qu'elle opère sur la partie antérieure du rectum. Ainsi, l'innervation de l'intestin, de la vessie et des organes génitaux n'est pas compromise, ce qui prévient la constipation, par exemple.
Un autre avantage de cette technique laparoscopique réside dans la petite taille des incisions, qui assure un bon aspect esthétique.
Le type de prothèse garantit également de meilleurs résultats.
Le taux de récidive est inférieur à 2 %, ce qui est nettement inférieur à celui des autres techniques.
- Sortez du lit pendant votre hospitalisation et à votre domicile.
- Prenez les laxatifs prescrits (par exemple, Forlax® ou Movicol®).
- Réduisez progressivement votre consommation de laxatifs sur quelques semaines.
- Reprenez des activités comme la marche ou la natation dès que possible.
- Buvez beaucoup après l'intervention.
- Adoptez une alimentation riche en résidus ; un supplément de fibres (Fibion®) peut être recommandé. Soyez attentif à l'évolution de votre transit intestinal après l'intervention.
Début de la rectopexie ventrale. Excision de l'utérus, puis dissection du rectum antérieur, suivant la ligne pointillée, puis entre le vagin et le rectum (septum rectovaginal).
Coupe transversale
Pendant l'intervention, le chirurgien crée un espace entre le rectum et le vagin. La prothèse est ensuite fixée à l'avant du rectum, à la partie supérieure du vagin et au sacrum.
Coupe transversale du bassin. Ce schéma illustre la position de la prothèse et le soutien de la cloison recto-vaginale pour corriger une rectocèle (sensation de gonflement du vagin) et/ou une entérocèle (anse de l'intestin grêle située en profondeur dans le bassin, entre le vagin et le rectum).
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