Votre médecin a diagnostiqué une hypertrophie bénigne de la prostate qui provoque vos troubles urinaires. Après concertation, il a été décidé de procéder à une résection transurétrale de la prostate ou RTUP (communément appelée « forage »).

En quoi consiste exactement une RTUP ?

Lors d'une RTUP, le tissu prostatique superflu est retiré par l'urètre. Cela se fait à l'aide d'une boucle électrique qui permet de découper le tissu en lamelles. L'urologue utilise pour cela un instrument muni d'une caméra qui peut être introduit dans la vessie via l'urètre. Ce traitement peut être comparé à une mandarine, dont on enlève la chair via le canal urinaire jusqu'à la peau. La peau elle-même reste donc en place. En d'autres termes, vous avez toujours une prostate après l'intervention, mais elle est beaucoup plus petite qu'avant. Cela réduit la pression sur l'urètre et vous permet d'uriner plus facilement par la suite.

Préparation

Au préalable, il vous sera demandé de consulter votre médecin traitant ou votre anesthésiste pour un examen préopératoire (électrocardiogramme, prise de sang, analyse d'urine et éventuellement radiographie pulmonaire).
En principe, les anticoagulants doivent être arrêtés avant l'admission. Si vous prenez des anticoagulants, veuillez toujours en informer votre médecin afin que l'arrêt du traitement puisse être convenu de manière appropriée.
Vous devez vous présenter à l'hôpital le matin de l'intervention. Vous devez être à jeun, ce qui signifie que vous ne devez ni manger, ni boire, ni fumer à partir de minuit. Une infection urinaire est toujours détectée à l'avance et traitée si nécessaire. Si le résultat est négatif, une seule prise d'antibiotiques peu avant l'intervention suffit.

L'intervention

Une RTUP peut être réalisée sous anesthésie générale ou sous « demi-anesthésie » (par péridurale). Vous pourrez prendre cette décision avec l'anesthésiste (médecin spécialiste du sommeil). Selon la taille de votre prostate, l'intervention dure entre 30 et 90 minutes. À la fin de l'intervention, une sonde de rinçage est placée dans l'urètre et, éventuellement, une sonde plus fine est introduite dans l'abdomen (directement dans la vessie). Le but de cette ou ces sondes est de rincer la vessie en continu afin d'éviter la formation de caillots sanguins.

Quels sont les risques et les effets secondaires de cette opération ?

Toute intervention chirurgicale comporte des complications et des risques potentiels, pouvant aller jusqu'au décès du patient dans le pire des cas. Il arrive également que le chirurgien soit confronté à des événements imprévus pendant l'intervention, qui l'obligent à prendre des mesures différentes de celles qui étaient initialement prévues. Certaines de ces complications sont liées à votre état général et/ou à l'anesthésie que vous subissez en tant que patient. Les antécédents cardiaques d'un patient peuvent, par exemple, jouer un rôle pendant l'intervention. Une évaluation approfondie des risques est donc effectuée avant l'opération afin de réduire le risque de ces problèmes.

La prostate est un organe bien irrigué. Le principal risque est donc une hémorragie. Pour éviter cela, les vaisseaux sanguins sont cautérisés pendant l'intervention et la vessie est ensuite rincée afin d'empêcher la formation de caillots sanguins.

Au cours de l'intervention, le liquide de rinçage utilisé peut être absorbé dans la circulation sanguine, ce qui entraîne une dilution du sang, potentiellement dangereuse et nécessitant une surveillance étroite. C'est pourquoi la durée de l'intervention est limitée autant que possible et qu'une prise de sang est effectuée après l'intervention.

Une infection urinaire peut également survenir. Vous recevrez donc un comprimé antibiotique unique peu avant l'intervention afin de prévenir les infections.

Une infection urinaire peut également survenir. C'est pourquoi vous recevrez un comprimé antibiotique unique peu avant l'intervention afin de prévenir toute infection.

Dans plus de la moitié des cas, une éjaculation rétrograde survient après une RTUP : cela signifie que le sperme ne sort plus par le pénis, mais va dans la vessie (ce qu'on appelle un « orgasme sec »). Cela ne change rien à la sensation de l'éjaculation. Vous évacuez simplement le sperme après coup. Cet effet secondaire est en principe permanent.

Après l'intervention

Vous devrez rester à l'hôpital jusqu'à ce que le saignement soit maîtrisé. En principe, cela prend un à deux jours. Au début, vous pouvez ressentir des douleurs ou une fausse envie d'uriner en raison de la présence du cathéter. Signalez-le à temps afin que nous puissions vous administrer des médicaments pour y remédier. Après le retrait de la sonde, nous vérifierons que vous pouvez bien vider votre vessie. Dès que ce sera le cas, vous pourrez quitter l'hôpital.

Suivi postopératoire

Il est très important de boire suffisamment pendant la convalescence afin de bien rincer la vessie (1,5 à 2 litres d'eau par jour). En effet, pendant quelques semaines après l'opération, vous pouvez avoir de temps en temps des urines rouges.

Il est également important d'éviter de faire du vélo, de pousser et de fournir des efforts importants (notamment soulever des poids lourds) pendant les 6 premières semaines afin de prévenir les saignements secondaires. Maintenez un transit intestinal régulier en buvant suffisamment et en consommant des aliments riches en fibres.

Au début, vous devrez peut-être uriner plus souvent et plus fréquemment que d'habitude, ou ressentir une sensation de brûlure lors de la miction. Cela est dû au fait que la plaie pratiquée dans la prostate peut irriter la vessie. Avec le temps, ce problème disparaîtra spontanément (avec la cicatrisation) ou pourra éventuellement être résolu par des médicaments.

Bilan de santé

À votre sortie, vous recevrez un rendez-vous pour un contrôle postopératoire quelques semaines plus tard. Vous devrez vous présenter avec la vessie bien remplie afin de pouvoir effectuer un test mictionnel. Si nécessaire, vous pouvez demander à uriner avant de passer chez le médecin. N'hésitez pas à nous contacter si vous constatez des saignements anormaux ou si vous avez de la fièvre.